« La maison de Yu Ting », d’Anne Thiollier… en librairie dès le 20 septembre

La maison de Yu Ting, d’Anne Thiollier, sort en librairie jeudi 20 septembre.

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La maison, le jardin de la maison, la grand-mère dans le jardin de la maison, le chat noir dans l’arbre dans le jardin… Sur un air de comptine, l’auteure éveille un à un les éléments et crée un monde qui s’enrichit, s’étend, se déploie jusqu’à former un univers harmonieux, une perle d’affection, un cocon rassurant et libre pour Yu Ting, petite fille dans le jardin de sa grand-mère. Le jeune lecteur pénètre ainsi l’univers protégé d’une maison – chinoise – recélant un jardin secret où il fait bon grandir.

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Il y a presqu’un an, Anne Thiollier proposait un projet éditorial personnel aux éditions HongFei Cultures. Nous devions nous rencontrer au salon du livre de jeunesse de Montreuil pour en discuter, mais ce salon est ce qu’il est, une formidable fourmilière où le temps manque parfois à la patience du regard et de la lecture. C’est finalement dans un endroit plus calme que nous avons pris le temps de découvrir le travail d’écriture et de peinture de cette auteure, connue ces dernières années pour ses romans jeunesse parus chez Casterman, Gallimard jeunesse ou au Seuil jeunesse. Anne Thiollier avait également à son actif quelques textes illustrés (par elle-même) plus anciens publiés aux éditions Le Sorbier et Bleu de Chine. Elle a vécu une vingtaine d’année en Chine et connaît bien ce pays, sa culture et ses habitants. Et dans chacun de ses livres, l’univers rencontré est celui de la Chine : celle traditionnelle (Un serpent dans un bol de thé), celle maoïste (La vie en rouge) ou contemporaine (Hong Kong Story) ou plus récemment celle des communautés immigrantes (Miettes de lettres).

la maison de yu ting, anne thiollier, hongfei culturesAvec La maison de Yu Ting, Anne Thiollier invite une nouvelle fois à cette rencontre avec la Chine. Mais ici, point d’us et coutumes inconnus et étonnants, pas de mentalité qui interroge, pas de confrontation de cultures. Dans cet ailleurs que seule l’image – des peintures aquarellées, fraiches et douces – désigne ainsi, l’auteure éclaire la part d’universel que recèle la nature humaine.

la maison de yu ting, anne thiollier, hongfei culturesDans La maison de Yu Ting, il y a un jardin et dans le jardin, une grand-mère. Une grand-mère pleine d’affection qui brode, silencieuse, un mot porte-bonheur à l’intention de sa petite-fille. Dans le jardin de la maison de la grand-mère, il y a aussi un chat, un criquet, un arbre, un bol, une soupe. Sur le bol en porcelaine, il y a un pécheur, qui rentre chez lui. Dans ce jardin où, tour à tour, chaque élément s’éveille parce qu’on y prête attention – à moins que l’inverse soit plus vrai encore, et que Yu Ting s’éveille parce qu’elle prête attention à chaque élément – on sent le bonheur simple de la vie qui va.

 

 

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Les éditions HongFei Cultures publient essentiellement des textes d’auteurs chinois qu’elles font illustrer en France. Parfois, nous publions des projets personnels avec ou sans lien avec la Chine, lorsqu’ils font résonner les thématiques qui nous occupent : l’intérêt pour l’inconnu, le voyage et la relation à l’autre. Comment aurions-nous pu résister au projet d’Anne Thiollier ?

 

la maison de yu ting, anne thiollier, hongfei culturesCe qui nous a immédiatement séduits, c’est le rythme du texte, son intention : l’attention à l’autre, délicate et libre, et enfin l’absence complète d’exotisme. Bien sûr, les meubles du jardin sont chinois, les vêtements sont chinois, le pécheur sur le bol de porcelaine est chinois. Mais on ne les regarde pas pour cela, parce qu’ils seraient des objets de curiosité. Ici, on les voit d’abord comme cette part d’univers serein où l’enfant s’épanouit. Le rythme du texte, le choix fait par l’auteure, à travers des mots simples rapprochés les uns des autres, répétés et augmentés sur un air de comptine, jusqu’à devenir phrase puis moment, participe à l’universalité du propos et permet qu’on ressente d’abord l’amour dont témoignent les gestes silencieux de cette grand-mère et la fraicheur de la vie qui s’éveille pour Yu Ting dans ce jardin magnifique.

 

chine,jardin,famille,anne thiollierIdéal pour les petits (dès 4 ans) qui auront là à voir et à entendre, les grands lecteurs, nous l’espérons, trouveront un beau plaisir à la lecture de La maison de Yu Ting.

 

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La maison de Yu Ting, Anne Thiollier, éd. HongFei Cultures, sept. 2012