Avec Le Petit camion de Papa, Mori signe son troisième album illustré, publié aux éditions HongFei, après Vacances d’été et La Rivière.
Une fillette part en excursion dans le petit camion de son papa. Lui travaille, elle chante en accompagnant les chansons qui passent à la radio. Tout au long du voyage, au gré des paysages traversés, l’imagination de l’enfant se met en branle ; elle se fait images que le lecteur découvre page après page. Longtemps après, les chansons résonnent encore dans la tête de la petite fille devenue grande, et le livre se lira comme un album de souvenirs des instants partagés avec un être aimé.
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Ce travelling raconté à la première personne par la fillette est remarquable par sa trame simple et sa densité poétique. Nous y voyons le contraste amusant entre l’intimité partagée des deux personnages dans un espace confiné et un monde fabuleux et fantaisiste, sans borne, né de l’imagination de l’enfant. Autant papa effectue un travail routinier (le petit camion sait où il doit aller), autant tout paraît nouveau à la petite fille qui se laisse volontiers surprendre par l’inattendu. Le voyage est loin d’être monotone, en effet : entre échappée belle, pause, aléa, consolation, apprentissage, joie… on pourrait presque voir ici une métaphore de la vie qui s’offre à l’enfant attendrissante.
Si l’imagination enfantine est omniprésente dans le livre, la réalité du monde des adultes est tout aussi décelable, en filigrane, à travers la figure rassurante de papa. D’ailleurs, la fillette s’imagine grande pour devenir un jour aussi forte que lui : ce travelling la conduit ainsi vers un futur désirable. Un futur d’où elle pourra contempler, avec gratitude, ces beaux moments de sa vie.
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