Longtemps, la mer est calme.
Je me tiens perpendiculaire à l’horizon, j’attends
Le garçon qui monte sur la baleine dans le vent.
Selon la légende, il entrera avec sa monture dans notre baie chaleureuse
Suivi d’une horde de baleines sauvages originaires des régions polaires.
Quelle douceur, nous entendons le bruit des vagues de leur chamaillerie alors qu’elles sont encore loin
Quelle douceur, elles seront notre unique île…
Sur l’île immaculée au milieu
Nous nous embrasserons dans la fontaine.
Aspergés d’eau, nous nous doucherons avec le soleil
Et frotterons nos muscles bronzés avec des fanons de baleine bien solides. Alors
Nous serons purs pour toujours.
Nous possèderons l’océan tout entier.
C’est pourquoi il faut attendre, avec l’apparition de la colonne d’eau la plus haute
Celle du garçon qui se tient avec fierté sur la baleine blanche.
Eternel, il me sourit et me salue de la main
Ah, comme l’enfance éternelle
Naviguant à grands remous au raz de ma digue gelée.
poème de Ke-Hua Chen, traduit du chinois par Chun-Liang Yeh
image extraite de l’album Si je grandis…, écrit et illustré par Mélusine Thiry (éd. HongFei 2009)
騎鯨少年
很久了,風浪平靜
我與水平綫呈直角,等待
海風中那騎鯨的少年
傳説中他將會駛囘我們溫暖的海灣
率領著極地野生的鯨群:
親親,好遠我們便可聽見牠們戲水的浪聲
親親,那將是我們唯一的島嶼……
中央那座純白的島上
我們將在噴泉中擁抱
水柱下和陽光一同沐浴
並以強韌的鯨鬚刷洗粗礪的銅肌,那時
我們永遠是潔淨的
我們擁有整個海洋
所以必須等待,那一條最高的水柱出現
白鯨上屹立的少年
永遠地朝我微笑揮手
呵,永遠童年似地
在我冰封的堤外洶湧航過
文:陳克華