Illustration du programme (extrait) © Frédéric Clément
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J’aurai le plaisir d’intervenir dans un colloque pluridisciplinaire, organisé par CRILJ, sur les représentations de la mémoire dans la littérature pour la jeunesse d’hier et d’aujourd’hui.
Date et lieu du colloque : 13 et 14 octobre 2023, médiathèque Marguerite Yourcenar, Paris 15e
Voici quelques informations sur mon intervention :
Titre : Le monde chinois et ses mémoires plurielles : passés et avenirs, enjeux de transmission. Le cas de trois albums jeunesse
Communication proposée par : Chun-Liang Yeh, éditeur
Résumé : Pendant deux millénaires, la langue chinoise a dessiné les contours d’un monde culturel cohérent, apparemment sans discontinuité. Au dix-neuvième siècle, l’arrivée des Occidentaux dans les mers d’Asie va durablement changer cette réalité. L’empire du Milieu, contraint de s’ouvrir au monde moderne, voit une partie de sa population émigrer en Amérique, en Europe et partout ailleurs.
Malgré la « mémoire » partagée d’une Chine ancestrale, les Chinois du pays et ceux des diasporas ont désormais des « mémoires » distinctes. Peu à peu, le mythe d’une identité monolithique et immuable laisse place à des expressions diverses de rapports au passé et d’aspirations à un avenir, façonnées par le vécu dans des sociétés radicalement différentes. Et ce jusque dans les livres pour enfants.
Le présent article propose, sous cet angle, une lecture critique de trois récits publiés en albums illustrés : L’Autre bout du monde (2011) écrit par Chun-Liang Yeh, taiwanais installé en France et auteur de la présente proposition de communication ; L’Arbre de Tata (2017) de Yu Liqiong, une chinoise vivant à Nanjing ; et Watercress (2021) d’Andrea Wang, une américaine née de parents chinois.
Dans les deux premiers ouvrages, le souvenir du passé surgit lors d’un échange entre adulte et enfant dans un contexte où la transmission n’est pas la préoccupation prioritaire ni a fortiori exclusive des personnages. C’est alors en creux que se dessine un certain rapport au temps, au changement, à la permanence et finalement à une identité fluide. Le troisième ouvrage, en représentant l’identité comme consubstantielle à la confrontation et à la réconciliation entre générations, reflète avec force une vision communautariste, garante d’une lignée à perpétuer.
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