Les fêtes traditionnelles en Chine sont étroitement liées au cycle annuel de la vie paysanne. En effet, au gré de la naissance et la disparition des dynasties, il n’y a pas d’homme assez grand pour marquer le calendrier du peuple chinois d’une empreinte indélébile. Seules les saisons le peuvent.
Ainsi, l’été en Chine se signale au cinquième jour du cinquième mois lunaire, dit Duanwu jie 端午節 (fête de la pointe d’été). En pratique, des rituels élaborés dans le temps doivent protéger les vivants des épidémies que favorise l’arrivée des chaleurs : on décore les portes d’entrée avec des herbes protectrices comme l’armoise et l’effigie de Zhongkui, un dieu pourfendeur de démons.
Mais toutes les fêtes sont aussi d’excellentes occasions pour « réviser » et actualiser le système de SYMBOLES et de valeurs hérité de nos ancêtres. Ainsi, la tradition veut qu’au jour de Duanwu, le soleil arrive au zénith et que l’énergie yang (principe masculin, opposée à l’énergie yin, principe féminin) atteigne son apogée. Il n’est donc pas étonnant qu’on ait choisi cette date pour organiser les courses de bateaux-dragons. Le mouvement orchestré des rameurs offre alors un spectacle des forces masculines aux riverains.
L’attrait de cette fête s’enrichit de bien d’autres célébrations encore, comme la dégustation de zongzi (riz gluant fourré et enveloppé dans des feuilles de bambous, cuit à la vapeur) en hommage à QU Yuan, un poète de l’antiquité. La représentation théâtrale de la légende du serpent blanc ne peut qu’augmenter l’appétit.
En 2009, la pointe d’été se fêtera le 28 mai.