Depuis lundi, nous suivons attentivement les informations sur le tremblement de terre dans la province de Sichuan au centre de la Chine, en particulier celles provenant de Taïwan en langue chinoise, plus abondantes que celles disponibles en langue française. Les chiffres estimés de morts et de disparus restent fluctuants. La ville préfecture de Beichuan qui comptait 30 000 habitants dans la région montagneuse a littéralement sombrée dans la terre et disparu de la carte.
Notre pensée va d’abord aux familles endeuillées. Un tremblement de terre de cette violence, ça crée beaucoup, beaucoup d’orphelins, et de parents sans descendant. Nous nous sentons proches de ces familles dans leur douleur. La philosophie chinoise enseigne l’inconstance de notre existence dans ce monde, et c’est le partage de cette « fragilité » qui nous unit, dans une compréhension humble, profonde et sans parole. La culture chinoise nous a aussi et surtout enseigné la force d’esprit que l’on peut faire naître de cette fragilité. Ces épreuves nous appellent à être dignes héritiers de cette culture humaniste.
Hier, trois avions charters ont effectué un vol direct entre Taïwan et le Sichuan, pour y livrer des vivres et équipements de sauvetage et pour évacuer des touristes et résidants taïwanais atteints par la catastrophe. Trois heures et demie de vol, sans escale, depuis Taipei jusqu’à Chongqing et Chengdu. Trois heures et demie, après soixante années ou presque de séparation : c’est une première depuis 1949, année où l’Île de Taïwan se sépara du continent chinois suite à la guerre civile.
Dans ce moment douloureux, nous saluons sincèrement ce lien retrouvé, et invitons nos amis français à « créer des liens » de dialogue et de compréhension envers la Chine, cet immense « Continent d’esprit ».
» lire l’article de James Reynolds, un reporter de BBC à Pékin