L’étude de la littérature anglaise occupa mes heures les plus riches à l’Université de Taïwan. Mon affinité avec la sensibilité anglaise était telle que, lorsque je me rendis à Londres pour la première fois en 1993, je n’avais pas le sentiment d’arriver dans un pays étranger.
Mon séjour de deux ans à Oxford se réalisa bien des années plus tard. A cette époque-là, l’aspect « multiculturel » de la société britannique était vanté partout. Le mot community était sur toutes les lèvres. J’avais l’impression que les gens – des Britanniques comme des étrangers – s’intéressaient au Taïwanais que je suis et cela me faisait plaisir.
Néanmoins, je réalisai vite la LIMITE de cette pensée « identitaire » : certaines personnes se désintéressèrent de moi dès lors que je n’agissais pas conformément au cliché du « Taïwanais ». Par facilité intellectuelle, elles préférèrent m’ignorer dans ces circonstances.
Dans ces circonstances, je me montrai alors definitely French, individualiste et universaliste.
Image : New College, Oxford, 2005.