Lucas : un petit tableau du temps

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L’histoire d’Un ami pour Lucas m’est venue comme un interlude. C’est un récit qui n’avait d’autre prétention que de garder la trace d’un instant vécu qui fut à la fois doux et poignant.

 

Dans cette histoire, le garçon Lucas joue sous les marronniers géants, avec ses rêves. Rêver, c’est désirer, et l’état du désir peut nous rendre particulièrement éveillés à tout ce qui nous entoure. On dirait que les anges ne se manifestent qu’à ceux qui sont prêts à les apercevoir. 

 

Une fois que Lucas et le renard se sont vus, l’histoire s’est poursuivie comme une fleur qui s’épanouit et clôt à la tombée de la nuit. On dit que c’est une histoire sur la naissance d’une amitié. 

 

Je dirais que c’est aussi une histoire sur le temps. Le temps qu’il nous faut pour être prêts, prêts à saisir les liens (et les possibilités de voyager librement grâce à ces liens) qui nous auraient échappé. Je contemple à plusieurs reprises les images créées par Bobi+Bobi pour cette histoire, et ne peux qu’admirer son talent d’illustrer ce temps impalpable avec les jeux de distance et de lumière au fil des pages. Lumière du ciel, mais aussi celle sur la pointe des pétales. 

 

L’achèvement des dessins a coïncidé avec celui de la rédaction de la quatrième de couverture, qui telle une touche finale complète ce petit tableau du temps. 

 

Un ciel bleu pour le matin, une brise pour l’après-midi.

Un ami pour Lucas, de beaux rêves pour la nuit.

 

Puis, le secret du renard revient à mon esprit : « C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante. » (Le Petit Prince, chapitre XXI, Antoine de Saint-Exupéry)