Connaissez-vous l’histoire de La Bête qui ne devait son corps qu’à l’imaginative tête de Géraldine, laquelle (Géraldine s’entend) lui permit un jour de retrouver, par le biais du Pigeonnier, Taiwan, son pays natal ? Nous l’allons vous la conter en quelques pieds (gauches).
Née d’abord à Taiwan, sous une plume d’auteure, La Bête entreprit voyage en pays éloigné. Arrivée en France, nue de toute image, elle rencontra l’artiste qui lui tint à peu près ce langage : « Et bonjour La Bête ! Te plairait-il que je te vêtisse de poils beiges et doux, qu’à cela j’ajoute une longue queue un peu plate, des jambes un peu courtes, des cornes dessus ta tête, de grands yeux expressifs surmontés de sourcils bien fournis ? Tu aurais des bras aussi, et peut-être quelques doigts ! » La Bête ne resta pas l’air béat très longtemps, n’ayant pas pour cela de visage à montrer. Elle dit oui du fond du cœur, se doutant que Pei-Chun, son auteure, ne verrai là rien à redire. La chose fut faite – et bien faite ! De ses mains expertes, Géraldine fit ce qu’elle dit. Des amis mirent le tout dans deux livres car, se dirent-ils, on voyage bien plus à son aise à plat et à deux. Et c’est ainsi qu’en forme de retour, La Bête se retrouva quelques mois plus tard sur son Île natale, pas loin de son auteure, au Pigeonnier, c’est dire si elle avait de la hauteur !
Pour le dire plus autrement : de passage à Taiwan – quelle chance ! –, Géraldine Alibeu a répondu à l’invitation de la librairie Le Pigeonnier, haut lieu de la francophonie sur cette Île de beauté de l’autre bout du monde. Un public nombreux (une cinquantaine de personnes), et pas forcément francophone, a participé à cette rencontre, le 22 août, pendant laquelle Géraldine a pu parler de son travail d’auteure-illustratrice.
Mais, vous l’aurez compris, avec Géraldine, c’était La Bête qui revenait sur sa terre natale. L’occasion était trop belle pour n’en point profiter. L’objet du rendez-vous fut donc bien la propre rencontre de Géraldine avec les textes de Pei-Chun Shih, auteure taïwanaise, qu’elle a illustrés aux éd. HongFei Cultures : La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup en 2011 et Veux-tu devenir Bête ? en 2012.
Aventureuse, La Bête s’était, à n’en pas douter, glissée dans le sac à dos de la talentueuse illustratrice à qui elle devait sa drôle et tendre – et inclassable ! – physionomie.
Alors bien sûr, la soirée de rencontre au Pigeonnier a pu paraître un rien étonnante à La Bête qui, lorsqu’elle part en voyage finit par ne faire, nous dit-elle quelque-part, « que chanter dans un endroit où il n’y a pas de question. » Car au Pigeonnier, si on aime sans doute les mélodies, lors d’une pareille soirée, on aime surtout les questions… et les réponses !
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Pour Géraldine en tous les cas, tout s’est très bien passé à lire le commentaire déposé par Angélique, la libraire, sur la page facebook du Pigeonnier :
« Géraldine est aimable comme une jeune voisine qu’on connaitrait bien. Elle a partagé sa longue expérience de l’illustration. Chacune des questions de l’assistance a trouvé sa réponse ; la queue pour les dédicaces a été longue mais l’illustratrice a donné satisfaction à tout le monde avec un beau dessin. Géraldine dit n’avoir jamais parlé devant un public aussi important tant il est difficile, en France, pour une librairie indépendante de mobiliser des lecteurs aussi nombreux. Avec l’enthousiasme légendaire des Taïwanais, on y est arrivé ! »
De nôtre côté, chez HongFei Cultures, de là où nous étions, nous avons eu plaisir et fierté à suivre ce voyage d’un soir. Un grand Bravo à Géraldine et à son talent. Un clin d’œil affectueux à Pei-Chun Shih dont les mots tournent ainsi autour du monde, et nos chaleureux remerciements à la librairie Le pigeonnier et son équipe.